Claude Durix a étudié la calligraphie au Japon, avec un vieux maître de la calligraphie classique À l'origine, il avait commencé cette étude en pensant que ce serait un excellent entraînement pour la chirurgie de l' œil qu'il exerçait au Maroc depuis 1950. C' était tout à fait vrai. Mais très vite il a abandonné ces motivations pratiques pour se laisser prendre simplement par la beauté profonde de l'art, par sa grande valeur esthétique, la pureté des formes, le cérémonial et la discipline intérieure qu'il exigeait. Depuis ce premier moment, il n'a jamais cessé de pratiquer tous les jours la calligraphie pour elle-même, sans recherche d'un quelconque intérêt pratique.
Li Yangbing, calligraphe célèbre du VII
e siècle, a écrit un livre qui s'intitule
Les huit lois du caractère éternité où il analyse dans tous ses détails le caractère chinois qui signifie « éternité », où l'on retrouve en effet, outre son sens symbolique général, tous les éléments de toute la calligraphie. « C' est, dit-il, un exemple remarquable d'équilibre dans tous les éléments de sa composition, dans leurs directions, dans leurs expansions, leurs contractions... Sa belle simplicité est le résultat de nombreux et délicats ajustements... »
Ce livre retrace le grand miracle qui a conduit les hommes, depuis la préhistoire, à découvrir et à perfectionner d'abord le langage, puis l'écriture, pour en faire un instrument de plus en plus perfectionné de communication, et finalement une forme d'art très épurée qu'il faut savoir étudier avec patience et regarder avec les yeux de l'esprit, dans le temps des hommes et dans l'éternité.