Au XIVe siècle la croyance en la puissance illimitée de Dieu conduit à un intérêt renouvelé pour l'infini, particulièrement à partir de Duns Scot qui pense Dieu comme étant infini et introduit les raisonnements mathématiques en théologie. Une grandeur ou une multitude infinies sont-elles pensables ? Un infini pourrait-il être plus grand qu’un autre ? Dieu aurait-il pu faire que le monde soit éternel ? Aurait-il pu créer une puissance infinie ? Ces questions, et d’autres qui leur sont liées notamment sur la structure du continu, sont posées, discutées et résolues avec des arguments logiques, mathématiques ou philosophiques, dans un contexte qui peut aussi bien être celui d’un commentaire aristotélicien que celui d’un ouvrage théologique.
Les textes qui suivent montrent la variété des arguments utilisés et mettent en évidence la progression des discussions. Ainsi le traité de Bradwardine clôt les débats sur le continu à Oxford ; les discussions sur la comparaison des infinis sont relancées par le commentaire des Sentences de Grégoire de Rimini, etc. Cet ensemble de traductions a ainsi pour ambition de présenter à un public non spécialiste un aspect particulièrement représentatif de la richesse de la pensée du XVIe siècle.