Le deuxième Quodlibet de Richard de Mediavilla, le plus long des trois recueils du franciscain, composé de trente et une questions, est d'une richesse et d'une variété certaines. La date de 1295 ou 1296 y est confirmée par le contexte de la question 30. Cette très longue question discute en détail l'imposition fiscale des clercs, juste avant la décrétale Clericis laicos de Boniface VIII (février-avril 1296).
En dehors de cette question, trois thèmes semblent dominer: la catégorie de quantité, en liaison avec la question eucharistique (question 3, 14 et 15), la gradation des formes (questions 3 et 4) avec un approfondissement du Principe Pur Possible et la liberté christique (questions 7, 8, 10 et 21). Les questions naturelles, notamment sur la consommation des aliments et sur l'influence de la taille sur l'intellect, offrent des perspectives assez inattendues. Les questions "morales" occupent le dernier tiers du recueil. S'en détachent deux questions sociales sur les rentes et l'impôt (23 et 30) qui sont très longuement développées. On y trouvera en outre des réflexions aiguës sur le droit. En un mot, ce deuxième Quodlibet semble plus encyclopédique. Enfin, l'aspect "testamentaire" de l'œuvre se manifeste par le retour sur certains points de doctrine disputés avec Pierre de Jean Olivi, tantôt pour maintenir des positions, tantôt pour nuancer des critiques. À ce titre, ce recueil présente un intérêt exceptionnel.