La traduction analytique proposée ici vise d'abord à saisir ce qu'Aristote dit dans sa lettre elle veut de plus être doctrinale, en visant d'une part ce qu'il veut dire, et en insérant, d'autre part, sa réflexion métaphysique dans l'histoire de la pensée. Elle tente aussi de déceler comment la philosophie humaine, par application, adaptation ou négation, met en œuvre les structures de pensée que les Métaphysiques ont définies, et achève ce qu'Aristote a commencé à l'égard de ses maîtres grecs par une référence critique constante à ses amis, disciples ou opposants: Plotin, Avicenne, Thomas d'Aquin, Duns Scot, Guillaume d'Occam, Maître Eckhart, Nicolas de Cuse, Jean de Saint-Thomas, Descartes, Hegel, Mill, Bergson, Husserl, Heidegger, Wittgenstein. La confrontation avec Duns Scot et Guillaume d'Occam apparaît à cet égard comme particulièrement intéressante pour comprendre la rupture de la pensée moderne d'avec la métaphysique authentiquement aristotélicienne.
On verra combien il est vrai de dire qu'Aristote, le « frère de ceux qui cherchent » (J. Brunschwig), le « maître de ceux qui savent » (Dante), est la référence obligée de la pensée médiévale, sinon de toute la pensée philosophique humaine.