Au XXe siècle, trois grands potiers marquèrent leur époque: un Anglais, Bernard Leach et deux Japonais, Hamada Shôji et Kawaï Kanjiro. Tous trois, chacun avec son génie propre, renouvelèrent leur art pour en faire l'équivalent des plus prestigieuses expressions artistiques, au même degré que la peinture, la sculpture, l’architecture.
Au cours de deux longs séjours à Kyoto, en 1956 et en 1959, Claude Durix eut la chance de rencontrer Kawaï Kanjiro et de se lier d’amitié avec lui. Il fut initié par lui au sens esthétique du Japon traditionnel, fondé sur la pureté et la simplicité. Ce retour en toute humilité aux sources de l’innocence originelle caractérise l’œuvre et l’esprit de l’artiste.
La valeur et la grande beauté des poteries de Kawaï Kanjiro étaient reconnues dans le monde entier. Ce potier était aussi calligraphe, poète et philosophe. On trouvera ici, traduits pour la première fois en français par Claude Durix, à la demande de Kawaï Kanjiro lui-même, deux recueils de ses poèmes mystiques dont il a bien voulu calligraphier lui-même les principaux extraits.
En préambule, une place toute particulière est donnée à la ville de Kyoto (" la Florence de l’Asie ", disait René Grousset) où vivait Kawaï Kanjiro et qui a donné à l’artiste, selon ses propres dires, une impulsion majeure à son talent créateur.
La ville, la poterie, la poésie, la calligraphie, sont inséparables dans la vie et dans l’œuvre de Kawaï Kanjiro, le Potier de Kyoto.