Longtemps occultée, l'œuvre de Suarès commence enfin à apparaître dans sa richesse et sa diversité : œuvre immense, à peine connue, et qui réserve d'heureuses surprises. S'enracinant au cœur du XXe siècle, elle en reflète les préoccupations majeures, les tentations et les séductions. Soucis politiques, religieux ou esthétiques, qu'ont eu à affronter les hommes nés vers 1870 et morts après la seconde guerre mondiale, passent ici au prisme personnel de Suarès : la recherche de la grandeur, unique moteur de sa vie et source d'inspiration toujours jaillissante. À travers de multiples cheminements et sous des formes variées, elle constitue le noyau central de l'œuvre. Celui que Bergson, Péguy, Claudel, Gide, Rolland, Unamuno considéraient, malgré les vicissitudes de leurs relations, comme un de leurs pairs, mérite de recouvrer la place qui lui est due.