De l'œuvre immense d'Alberti tant par sa masse que par la variété des sujets abordés, il n'existe à ce jour aucune édition complète en Italie ni ailleurs, et encore moins de traduction. Il fut pourtant la figure la plus importante de l'Humanisme italien du XVe siècle, tant par ses contributions à la philosophie, aux Lettres et à l'Histoire que par son lien très important entre le monde de l'écrit et celui de l'art, peinture et architecture. Enfin, par l'équilibre que l'on discerne en lui entre théorie et pratique.
Ce premier volume des Œuvres complètes (qui en compteront une vingtaine) réunit toute l'œuvre poétique (exclusivement italienne): au total dix-neuf pièces. Tous les types de poèmes y sont abordés: élégie, églogue, avec une connaissance remarquable de la poésie italienne précédente et de l'héritage latin. Alberti, qui n'y attachait pas une valeur particulière, n'a jamais cherché à les rassembler. C'est pourquoi, avec sa multitude de manuscrits dispersés dans toute l'Europe, l'édition fut longtemps si difficile à réaliser. Désormais rassemblée, on peut enfin porter sur cette œuvre un jugement d'ensemble, en replaçant l'auteur dans les courants poétiques italiens et européens du XVe siècle.
On trouvera dans cette édition non seulement une traduction de textes souvent très difficiles par leur subtilité, mais aussi un ensemble considérable d'informations sur la langue poétique d’Alberti, ses sources, ses références, etc.
Architecte, peintre (auteur des deux premiers traités modernes de ces disciplines), ingénieur, humaniste, moraliste, écrivain, Alberti (1404-1472) fut, avant Léonard de Vinci, le premier exemple de « l’homme universel », génial et inclassable. Dans la collection « Le Corps fabuleux », les Belles Lettres ont déjà publié: Momus ou le prince, l’un des seuls romans de la Renaissance, les Fables sans morale (1997), couplées aux Prophéties facétieuses de Léonard de Vinci, et Le Cheval vivant (1999). Ce volume amorce la publication complète des Œuvres d’Alberti.