L' " individualisme " dénomme une notion complexe. Philosophes, sociologues et politistes en ont régulièrement interrogé la signification et la portée. En tant qu'élément caractéristique des sociétés modernes, il est souvent affecté d'une nuance péjorative.
L' " individualisme " dénomme une notion complexe. Philosophes, sociologues et politistes en ont régulièrement interrogé la signification et la portée. En tant qu'élément caractéristique des sociétés modernes, il est souvent affecté d'une nuance péjorative.
Quand et comment, à la faveur de quels phénomènes, le mot individualisme, inconnu jusqu'au début du xixe siècle, apparaît-il dans la langue et les discours ? C'est sous la Restauration que surgit le terme. Marie-France Piguet en précise le contexte : il s'inscrit dans des polémiques spécifiquement politiques, du Producteur, le journal des Saint-Simoniens, au Mémorial Catholique, du Globe au Semeur, des livres de théologie aux écrits de philosophie.
Ce néologisme s'est construit dans un discours particulier, celui des ennemis de l'autonomie de l'individu, qui voyait en elle une menace pour la vie commune. Il dénonce alors la philosophie critique du XVIIIe siècle qui a conduit à la Révolution française. Il donne lieu, ainsi que le développe cet ouvrage, à de nouvelles expressions, comme " liberté individuelle ", " rationalisme individuel " et joue avec d'autres termes comme " égoïsme ".
La connotation négative que l'on attribue toujours à ce terme ne doit pas masquer le fait que l'individualisme désigne aussi une conquête de la modernité.