La tragédie d'un clandestin se transforme en conte de fées.
Le témoignage d'une des figures montantes du football international à quelques jours du Mondial.
Comme tout un continent, Bayan Mahmud rêve d'une vie meilleure. Sa famille est issue de l'ethnie des Kusasi, en guerre contre les Mamprusi. Un jour, en rentrant chez lui, Bayan découvre ses parents sauvagement assassinés alors il prend la fuite. Pour sauver sa vie, il se glisse dans le premier cargo pour l'Europe. Une histoire tristement banale, sauf qu'au déchirement de l'exil s'ajoute l'étourderie d'un gamin de 16 ans qui se trompe de cargo et se retrouve, trois semaines plus tard, en Argentine !
Quand il descend du bateau, il ne sait même pas comment demander de l'eau... Il se retrouve bientôt ballotté de foyer en foyer, dans un pays dont il ignore tout, excepté le nom de quelques joueurs de football. Le foot... Son père était joueur professionnel au Ghana, ce sport fait donc partie de sa vie. Et, dans sa nouvelle existence de réfugié, c'est la seule fantaisie qu'il s'autorise. Tous les samedis, il se rend dans un parc de Buenos Aires où il dispute quelques matchs. Et la chance arrive : un de ses coéquipiers, subjugué par son talent, l'emmène passer des tests. Quelques mois plus tard, Bayan intègre le Boca Juniors, le club mythique de Diego Maradona, Carlos Tévez ou encore Juan Román Riquelme.
Parallèlement aux entraînements intensifs, Bayan a repris le chemin de l'école. Il parle désormais couramment l'espagnol, est devenu la coqueluche des médias argentins, est sponsorisé par Nike et il est régulièrement invité aux événements de l'Unicef en Argentine. Il espère jouer en équipe nationale argentine et ne renonce pas à son rêve d'Europe.