Le sport a toujours été au service des grandes puissances. De la Coupe du monde de football au Qatar en passant par les Jeux olympiques de Pékin ou de Paris, le sport s’impose aujourd’hui comme le théâtre des affrontements géopolitiques. Lukas Aubin et Jean-Baptiste Guégan nous plongent dans cette nouvelle guerre qui touche tous les pays, tous les sports.
Les grands événements sportifs rassemblent la moitié de l’humanité. Ils sont devenus des armes de séduction massive, vecteurs de la guerre des récits. En 2014, la Russie a utilisé les Jeux de Sotchi pour signifier son retour sur la scène internationale ; la même année, elle annexait la Crimée. Les États-Unis y ont répondu en dénonçant le dopage des athlètes russes. En 2022, Xi Jinping et Vladimir Poutine ont déclaré leur « amitié éternelle » lors des Jeux d’hiver avant l’invasion de l’Ukraine. Le Qatar, les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite – qui a réussi à attirer Cristiano Ronaldo – utilisent à coups de milliards le sport comme levier d’influence. L’Afrique ou l’Inde de Narendra Modi ne sont pas en reste. À l’image de notre monde divisé, la désoccidentalisation du sport est en marche. L’Europe n’y échappe pas. La France en a fait un élément de sa diplomatie et se rêve en puissance sportive. À l’heure où la planète a les yeux rivés sur les Jeux de Paris, ce livre fait un état des lieux nécessaire. Le sport est partout, son instrumentalisation aussi.