Puisque personne n'ose le dire à voix haute, Clémentine Autain et Mikaël Garnier-Lavalley décryptent pour vous le message ambiant : salauds de jeunes, il n'y a pas de place pour vous !
Retraçant le parcours du combattant mené par le jeune citoyen pour étudier et se loger à la fois, jonglant entre heures de cours et petits boulots incompatibles – usant d'inutiles moyens pour se faire entendre, errant de stages en CDD –, Clémentine Autain et Mikaël Garnier-Lavalley éclairent l'hypocrisie d'un système verrouillé où les bonnes places sont chasse gardée : car à l'heure où le jeunisme atteint son apogée, on continue à répandre la méfiance comme mot d'ordre à l'égard des jeunes. Qu'ils viennent de banlieue, ou d'ailleurs. Alors, malaise social ? ou prison organisée ?
En tant que jeunes militants (Clémentine Autain est chargée de la jeunesse à la Mairie de Paris ; Mikaël Garnier-Lavalley siège au Forum européen de la jeunesse), les auteurs sont particulièrement bien placés pour aborder une question qui les concerne au premier chef. Dans leur travail quotidien, ils sont confrontés aux situations qu'ils exposent. Et si leurs propos sont nourris de documents, chiffres et analyses économiques, c'est avant tout leur implication personnelle qui donne le ton. Loin de s'en tenir au constat de cette exclusion, ils dissèquent ce qui peut s'apparenter à une volonté politique d'empêcher les jeunes d'avancer, dévoilant derrière la représentation dévalorisante que médias et politique tendent à donner de la jeunesse, un abîme dangereux entre générations. Comment s'affirmer sous le regard paternaliste et un peu méprisant d'aînés qui ne verront en vous leurs égaux qu'une fois l'indépendance acquise ? Indépendant, comment le devenir, quand l'État ne confère pas aux jeunes les moyens de s'émanciper ?
Clémentine Autain et Mikaël Garnier-Lavalley travaillent depuis plus d'un an sur ce projet. Aujourd'hui d'une actualité brûlante, cet essai drôle et intelligent brasse les problèmes de l'éducation, des banlieues, du chômage, avec un enthousiasme non dénué d'ironie.