Tour à tour présentée comme une ville industrielle, une ville ouvrière, une " ville de foot " et, aujourd'hui, une ville " rouillée " aux difficultés persistantes, Saint-Étienne apparaît comme l'une des grandes perdantes des transformations du capitalisme contemporain. Les processus de déclin ont engendré un ensemble de problèmes : concentration de la pauvreté, ségrégation ethnique, vacance commerciale, atonie du marché immobilier, présence de friches. Ils ont toutefois fait naître une société plus contrastée que ne le suggèrent les discours misérabilistes sur la ville. Une société qui offre aussi des " ressources " dont certains habitants et collectifs se saisissent pour renouveler les pratiques sociales.
À l'heure où fleurissent des analyses caricaturales des " fractures " territoriales françaises, cet ouvrage aborde une réalité souvent occultée : celle des villes dont la situation s'éloigne des récits vertueux sur la métropolisation. Il rend compte des transformations de Saint-Étienne et permet de mieux saisir les dynamiques contemporaines de différenciations sociales et territoriales.