Depuis un siècle, tandis que la critique vilipendait capitalisme et pouvoirs publics, la gestion, subrepticement, s'est immiscée partout.On manage aujourd'hui entreprises et salariés, certes, mais aussi les hôpitaux, les écoles, les foyers, les enfants, la nature, les émotions, les désirs, etc. Hier confinée aux ateliers d'usine, la rationalité managériale est devenue le sens commun de nos sociétés. Ce livre ambitieux jette les fondements d'une philosophie politique du management.
Regardons autour de nous. À quoi ressemble notre monde, sinon à un continuum fonctionnel d'appareils, d'organisations et de managers ?
Depuis un siècle, tandis que la critique vilipendait le capitalisme et l'État, la gestion, subrepticement, s'est immiscée partout. Ainsi manageons-nous aujourd'hui les entreprises et leurs salariés, certes, mais aussi les écoles, les hôpitaux, les villes, la nature, les enfants, les émotions, les désirs, etc. La rationalité managériale est devenue le sens commun de nos sociétés et le visage moderne du pouvoir : de moins en moins tributaire de la loi et du capital, le gouvernement des individus est toujours davantage une tâche d'optimisation, d'organisation, de rationalisation et de contrôle.
Ce livre montre comment cette doctrine, forgée il y a cent ans par une poignée d'ingénieurs américains, a pu si rapidement conquérir les consciences, et comment l'entreprise a pris des mains de l'État et de la famille la plupart des tâches nécessaires à notre survie.