Le propre de l’Homme est d’avoir la capacité de donner du sens au monde dans lequel il évolue et de lui attribuer des symboles. Cependant, dans son existence quotidienne, l’être humain n’interprète pas constamment : il ne le fait que lorsque la situation lui semble confuse, lorsqu’il est confronté à un sens trouble ou problématique. Mais qu’est-ce que l’interprétation révèle de l’être humain ? À partir de cette question, Johann Michel renouvelle de manière inédite le champ de l’herméneutique, en frayant la voie à une anthropologie interprétative. Avant d’être un ensemble de technologies savantes appliquées à des champs spécifiques (textes, symboles, actions…), l’herméneutique prend sa source dans des techniques ordinaires d’interprétations (explicitation, clarification, dévoilement…). Pour surmonter la « relativité des interprétations », l’ouvrage prend en même temps le parti pris de montrer les apports d’une herméneutique critique, notamment aux sciences médicales, à la psychanalyse, aux sciences de la nature et aux sciences sociales. La perspective ainsi ouverte par Johann Michel lève l’interdit anthropologique qui pèse sur l’herméneutique depuis Heidegger et permet de refonder la théorie de la connaissance.