Quel lecteur d'Iris Murdoch n'a pas été pris sous le charme de The Unicorn, un des romans les plus envoûtants de notre époque ? N'a-t-on pas évoqué à son propos l'atmosphère inquiétante d'un Le Fanu, la sombre architecture d'un roman gothique et la magie d'un conte de fées ? Nul doute qu'en faisant revivre le mythe médiéval de la licorne la romancière n'ait été attirée par le décor de cette Irlande, au passé riche en légendes, dont elle est elle-même issue. Mais, comme l'ont fait remarquer bien des commentateurs, celle qui fut disciple de Jean-Paul Sartre ne pouvait manquer d'aborder le problème de la liberté que pose le symbole de la licorne captive.
L'auteur du présent ouvrage part de l'hypothèse selon laquelle la claustration et la relation victime à bourreau sont les thèmes dominants du roman et que prison et liberté ont dans cette œuvre et, plus généralement, dans l'univers murdochien des connotations particulières.