L'enfant naît au langage quand il imite le langage d'autrui. Mais cette « mimesis » s'inscrit dans la filière de l'imitation en général, phonique et gestuelle, qu'emprunte l'enfant. Elle peut donner lieu à une réversion (l'enfant imitant l'autre est à son tour imité par lui et se perçoit comme imité). Puis elle est dépassée et remplacée par l'invention de symboles et l'élaboration d'un langage créatif. La « genèse du sémiotique », au niveau des conduites sémiotiques et langagières du très jeune enfant, est ainsi le point de passage décisif du biologique au psychique, et du comportement à la conscience.
S'appuyant sur les recherches les plus récentes de l'époque, l'auteur a pour premier but d'analyser cette genèse. Montrer comment cette analyse elle-même constitue un support pour l'explication en psychologie du langage chez l'adulte, tel est son second objectif. Enfin, il relie les sciences psychologiques à celles du vivant et à celles du langage dans un schéma épistémologique d'ensemble, qui vise à être éclairant pour les lecteurs intéressés par la linguistique, la psychologie, la psychanalyse ou la philosophie.