Ce que l'on dit, c'est du langage si c'est dans la langue. À ce prix, la linguistique peut exister, instituant une partition entre l'agrammatical et le correct qui assujetit la langue. La linguistique n'est pourtant pas au bout de ses peines : les rapports du langage à l'inconscient et aux idéologies font toujours retour pour venir défaire les systèmes établis. La linguistique tente de masquer ces failles en usant de subterfuges : elle fait du langage un outil prompt à se révéler mauvais, imagine un sujet maître de l'ordre de la langue. C'est croire que tout peut se dire quand, du point de vue de la langue, tout est dans la manière, quand l'inconscient et l'histoire nous assurent qu'on ne dit jamais n'importe quoi.