Annette Wieviorka a vécu cette expérience rare pour un chercheur de voir son objet d'étude la mémoire du génocide des Juifs passionner le grand public, les médias, les pouvoirs publics. Depuis la publication de sa thèse, Déportation et génocide, en 1992, elle a été partie prenante de tous les débats et a participé à la mission Mattéoli sur la spoliation des Juifs de France et au soixantième anniversaire de l'ouverture des camps d'Auschwitz.
Pourquoi la « mémoire de la Shoah », le « devoir de mémoire » et le « témoin » tiennent-ils la place qu'ils occupent aujourd'hui dans nos sociétés ? Quel sens cela a-t-il et quels malentendus se sont installés ? Que faut-il transmettre aux générations futures ? Ce sont quelques-unes des questions posées au fil de ce dialogue, qui retrace un itinéraire intellectuel singulier, placé sous le signe de la liberté de pensée, et dont les grandes préoccupations puisent du côté des interrogations les plus douloureuses et les plus controversées du tragique XXe siècle.