Vingt ans après... Gilbert Bordes fait revivre les trois principaux personnages des Frères du diable dans une fresque tumultueuse digne des romans de Dumas
C'est au temps des premiers Valois, Philippe VI et Jean II le Bon, entre deux grandes défaites face aux Anglais : Crécy (1346), Poitiers (1356), et, comble de la désolation, la Grande Peste de 1348. Le temps de la plus grande misère pour le royaume de France, au début de ce qui sera la guerre de Cent Ans. Les Templiers, depuis la destruction de l'ordre par Philippe le Bel, ne cessent d'accabler de leur haine le royaume de France : ils s'allient avec le roi d'Angleterre, organisent complots et machinations, et cherchent à récupérer le trésor des juifs que Patte Raide a caché dans un lieu secret – trésor fabuleux qui peut assurer la maîtrise du royaume à celui qui le possède. Dans ce décor, trois personnages des Frères du diable demeurent en scène : Patte Raide, Lydia et le comte Guillaume de Capestang.L'objectif des Templiers reste le même : s'emparer de Patte Raide et de Lydia pour obtenir la clé du trésor. Mais devant eux se dressent Guillaume de Capestang, devenu le premier conseiller du roi, et le fils d'un templier assassiné, frère Bernard de Montlaud, devenu moine mendiant. Ce sera entre eux et les Templiers une lutte à mort. Ces derniers, qui savent d'expérience qu'ils ne parviendront pas à faire parler Patte Raide, l'ont cédé à un patron d'une galère marchande. Et ils ont vendu Lydia, telle une esclave, à leurs frères Hospitaliers, qui, à leur tour, l'ont placée dans une léproserie, où un affreux destin l'attend. Mais le pire n'est jamais assuré : Lydia s'enfuit de la léproserie. De son côté, Patte Raide s'évade de sa galère et récupère le trésor. Et c'est sous le masque du prince de Mongolta que, riche et puissant, il entre dans Paris, et s'installe dans une grande demeure au cœur de la capitale. Il se met au service du roi et de Guillaume de Capestang dans leur lutte contre les Templiers. Ils parviendront à les réduire, mais Patte Raide ne survivra guère à sa vengeance. Lydia, elle, s'est jetée sur les routes, recueillie par des bohémiens qui donnent spectacle dans les villages. Ils descendent vers le sud, et c'est à Bellac en Limousin que Capestang et son fils Jean (en vérité le fils de Lydia et de Patte Raide) retrouveront l'un son grand amour, l'autre sa mère. Mais Lydia s'échappe encore : elle n'est pas prête, après tant d'épreuves, à devenir châtelaine à Capestang. Un jour, peut-être...Tel est le fil rouge de cette histoire. Car bien d'autres personnages et bien d'autres événements la nourrissent. La grande héroïne, c'est Lydia, la très belle, l'irrésistible, que tous, par passion amoureuse ou par vengeance, poursuivent – et qui demeure libre.