Á soixante-douze ans, Paul Sturgis voit la vieillesse le rattraper inexorablement. Une grisaille générale, plus métaphysique que physiologique, s’est imprimée sur sa vie depuis que la banque où il a fait carrière l’a mis à une retraite anticipée. Son appartement, jadis symbole de sa réussite et de son émancipation, est devenu le reflet de ses échecs personnels. Pour y échapper, Sturgis remplit ses journées de déambulations dans Londres. Á Venise, où il a fui la solitude des fêtes de Noël, il rencontre Vicky, récemment divorcée. Plus tard, il retrouve par hasard une femme aimée jadis, Sarah. Leur présence à toutes deux sert de catalyseur à la question qui, désormais, obsède Paul : décider comment, et avec qui, passer le reste de ses jours.
Un texte subtil et finement soigné, une écriture juste, pour évoquer un sujet rarement abordé dans la littérature : que faire lorsque, l’âge venant, le sens des mots « amour », « travail », « maison » change à ce point que l’on se sent véritablement en terre étrangère ?
Anita Brookner est née à Londres en 1928 où, hormis quelques années passées à Paris, elle a toujours vécu. Historienne d’art et écrivain, elle est l’auteur de vingt-trois romans, dont Hôtel du Lac, qui lui a valu le Booker Prize en 1984. Subtile observatrice des gens et des situations, Anita Brookner a souvent été comparée à Jane Austen ou Henry James. Tous ses ouvrages ont été traduits en français.