Pour nous autres, enfants de L, l'amour est une aberration, un accident, nous ne savons même pas de quoi il s'agit. Je sais juste que rien de ce que l'on nous en dit n'est vrai, que rien de ce que l'on nous dit de notre corps ne nous parle de notre corps parce que tout parle d'L. Je sais juste que mes yeux sont incapables de voir.
L'amour.
Lucrèce, trente ans, s'enferme dans son appartement pour ne plus en sortir. Elle brûle ses livres, détruit sa télévision, laisse pourrir ses provisions ... Dans un dernier mail à Alexandre, l'homme qu'elle aime, elle dit le sens de sa fuite : le rejet d'un monde qui ne sait plus aimer ni jouir, et qui du coup s'adonne à L, la ligne de coke, la ligne minceur, la ligne de produits et se voit condamné à consommer le régime suivant, le téléphone suivant, le fantasme suivant ...
Cette cavalcade inspirée dessine le portrait d'une génération obsédée par l'image pour mieux masquer le désarroi des corps et nous mène à la croisée de nos choix les plus intimes, de tous nos faux mouvements.
Avec ce roman poignant et souvent drôle dans la contemplation de nos petits travers, Isabelle Sorente s'impose comme une voix qui n'a pas fini de nous étonner.
Isabelle Sorente a trente ans. Polytechnicienne, elle écrit également pour le théâtre. L est son premier roman.