Le jeune Franz aide souvent ses parents lors des réceptions organisées à l’auberge familiale, dans le Tyrol. Quand une jeune femme est retrouvée morte le lendemain de son mariage, près de l’établissement, Franz est interrogé en tant que témoin, mais l’affaire restera non-élucidée. Quelques années plus tard, Franz s’exile aux Etats-Unis et devient moniteur de ski. Dans sa mémoire, la mort de cette femme - qu’il avait prise en photo - s’agrège à un autre incident qu’il ne parvient pas à oublier, car c’est au même endroit qu’il avait volé un baiser à une très jeune fille. Les saisons passent, Franz vit chichement en donnant des leçons de ski, notamment à un professeur d’origine tchèque qui revient tous les hivers dans cette station du Colorado. Lorsque ce dernier meurt lors d’un accident de ski, dans des conditions suspectes, une enquête est ouverte. Des rumeurs de scandale sexuel circulent. Franz est mal à l’aise. Une blessure au genou fait le reste : il rentre en Autriche.
A peine revenu chez son frère dans le Tyrol, il découvre qu’un policier a repris l’enquête sur la mort, survenue 12 ans plus tôt, de la jeune mariée, et qu’il fait désormais partie des suspects. Sa tranquillité est tout autant perturbée par le souvenir obsédant de l’adolescente qu’il avait embrassée contre son gré …
Norbert Gstrein se sert habilement des mécanismes empruntés au polar pour amener le lecteur au cœur d’une réflexion très contemporaine et complexe sur la sexualité. Les abus commis ou subis par les différents protagonistes, la question du consentement, celle du rapport entre désir et violence - tout cela est enchâssé dans une intrigue à rebondissements multiples. Quand j’étais jeune apporte ainsi un renversement des perspectives des plus intéressants, le tout porté par une narration très maîtrisée.
Traduit de l'allemand par Olivier Le Lay