Un voyage initiatique au cœur d'une des premières civilisations du monde. Un dépaysement absolu.
Qu'allaient-ils faire en Inde, ces Français aventureux, fuyant la France des lumières de cette seconde moitié du xviiie siècle ? Chercher fortune, pour la plupart. On pensait l'Inde riche, et, à cette époque, elle l'était. Ils nous décrivent une Inde florissante aux productions précieuses, comme le poivre, les épices, les soieries et ces indiennes inimitables dont les couleurs étaient indélébiles. Plusieurs, éblouis par la perfection des techniques indiennes, rêvaient d'en faire bénéficier leur patrie pour mieux combattre l'hégémonisme commercial de l'Angleterre. Découvrir le secret de ces teintures éclatantes et durables, apprendre des bergers du Cachemire les méthodes qui assurent à leurs moutons ces laines dont on fait les châles que les belles Parisiennes s'arrachent ; s'approprier mille autres secrets dont les manufactures françaises pourraient s'inspirer ! Quelques-uns prenaient seulement la mesure de l'humanité, et s'efforçaient de déchiffrer une civilisation qu'on pensait la plus antique et la plus raffinée du monde, même si l'extérieur de sa religiosité omniprésente déroutait d'abord des esprits teintés du scepticisme voltairien. Grâce à leurs écrits, tombés presque tous dans l'oubli, c'est l'Inde, encore indépendante mais à la veille d'une colonisation qui va la stériliser pendant plus d'un siècle, c'est l'Inde, avec sa luxuriance et ses mystères qui, à travers eux, nous révèle aujourd'hui son visage fraternel.