" Je suis dans le taxi avec l'un de mes collaborateurs venu de Paris et je me rends compte à quel point il est difficile d'expliquer Marseille à quelqu'un qui n'y vit pas.
Comment expliquer dans notre État jacobin, et particulièrement à un Parisien, que Marseille ne se soucie guère de Paris ? Il y voit un repli alors que Marseille ouvre ses bras à la Méditerranée. La géographie est ainsi faite : un Marseillais qui regarde la mer tourne le dos à la capitale.
Comment expliquer ce sentiment d'être " à part " ? Il y voit de l'orgueil alors qu'il s'agit de fierté.
Comment expliquer l'attachement viscéral des Marseillais à Marseille, leur répugnance à imaginer vivre ailleurs ? Il y voit du chauvinisme alors que l'on parle d'amour.
Je me tourne vers le chauffeur pour trouver un soutien :
– On l'aime, notre ville, hein ?
– Ah oui, on l'aime. Mais enfin, moins qu'avant. "
M.-A. C.