Du réel en tant que tel, on ne peut rien dire mais l'approcher dans des figures qui sont autant de motifs singuliers où le simple s'adjoint au multiple. Le réel est extérieur au sujet car le sujet est exclu du réel. C'est pourquoi nous ne l'envisageons que dans l'expérience d'une rencontre avec le dehors, dans la voix, avec l'infini dans l'art, avec l' abyme dans l'éternel retour. Dans ces trois essais, le réel se décline dans une proximité des formes et du sens mais ne se confond jamais avec eux. Il côtoie l'infini, l'écart et le souffle, et échappe à toute nomination comme à toute conceptualisation. La voix, l'art, l'éternel retour sont ici évoqués comme se tenant présents au plus près du réel, là où vérité et savoir ne parviendront jamais à lever l'énigme de l'impossible à décrire et à écrire. Précédant l'entrée dans le langage ou l'excédant, le réel aspire la voix et inspire la création artistique pour finalement échapper sans cesse à l'emprise des signes. Le réel revient dans l' œuvre d'art vers ce lieu des sensations que nous avons en naissant. -- One cannot really speak of the real as such, merely approach it with representations, so many unique motifs that combine the simple and the multiple. The real remains outside the subject because the subject is excluded from the real. That is why we can only envisage it as the experience of an encounter with the exterior, in the voice, or the infinite in art, or the abyss in eternal return. In these three essays, the real is expressed in a proximity of forms and meanings but is never confused with them. It runs alongside the infinite, interval and breath, and escapes all nomination and all conceptualization. The voice, art and the eternal return are evoked here as being present as close as possible to the real, at a point where truth and knowledge will never solve the enigma of what is impossible to describe, or to write about. Preceding or surpassing the beginning of language, the real inhales the voice and inspires artistic creation, finally to escape the ascendancy of signs. In the work of art, the real returns to that point at which we feel those sensations we experience at birth.