Foucault (1926-1984) et Wittgenstein (1889-1951) appartiennent, selon une présentation courante, à deux traditions de pensée différentes, pour ne pas dire rivales, dont chacun serait en quelque sorte une figure tutélaire. Au-delà des oppositions des philosophies continentale et analytique, tous deux partagent pourtant un fond commun : une critique radicale de la notion classique de subjectivité, une façon spécifique de concevoir et de pratiquer la philosophie comme manière d'être et de vivre. Tous deux, en philosophant, engagent un discours critique et un exercice de transformation de soi-même, des autres et du monde.
Cet ouvrage ne cherche nullement à réconcilier deux traditions adverses. Nul ocuménisme ici, mais plutôt la volonté de faire ressurgir des problèmes dont la force et l'insistance se jouent des clivages institués : le rapport à soi, la conscience et ses illusions, le rapport entre le " je " et le " nous ".
Une telle confrontation possède la vertu d'arracher ces deux auteurs au statut de doctrines instituées et figées et de susciter de nouvelles interrogations à propos d'ouvres prétendument connues et reconnues.
Un questionnement contemporain.