C'est un monument. L'une des merveilles du patrimoine littéraire de l'humanité. Les 154 Sonnets de William Shakespeare sont peut-être moins connus que ses tragédies, mais pas moins qu'elles, ils n'ont cessé, depuis quatre siècles, d'ensorceler les lecteurs et de passionner la critique, à la fois par leur beauté, expression suprême de l'art poétique élisabéthai, et par leur mystère.
"C'est le propre de l'œuvre accomplie, en musique comme en poésie, que de permettre une infine quantité de lectures, de traductions", écrit dans sa préface Jacques Darras qui, après avoir redonné vie et vigueur à l'œuvre de Malcolm Lowry et à celle de Walt Whitman, nous offre aujourd'hui ces sonnets comme on ne les avait jamais lus – ou, faudrait-il dire plutôt, comme on ne les avait jamais entendus. Car tout l'enjeu de cette nouvelle traduction est bien de nous faire entendre la musique, si singulière, des vers de Shakespeare : une symphonie baroque, échevelée, d'une audace contemporaine et d'une splendeur inépuisable.