Dans cet essai, Gottfried Semper tente de dégager les leçons de l'Exposition universelle de Londres de 1851. Il affine sa définition d'une science du style tout en abordant l'impact du capitalisme, de l'internationalisation des échanges et de la mécanisation sur les ouvres architectoniques. Face à la " confusion babylonienne " que représente l'amoncellement des productions de l'art et de l'industrie des cinq continents, l'architecte esquisse un ambitieux programme pédagogique. Celui-ci conjugue apprentissage technique, formation théorique et projet muséographique, organisant le territoire de la création sur la base des quatre domaines d'activité supposés originaires - céramique, textile, charpenterie et maçonnerie.
SOMMAIRE :
Estelle Thibault : La science du style face au marché du monde. Les leçons de l'Exposition universelle de 1851
- Gottfried Semper à Londres, de la polychromie aux quatre éléments
- La Grande Exposition, " Babel moderne "
- " Un enseignement général et populaire du goût "
- Réordonner le bazar mondial. Vers un musée idéal
- Traduire Semper en 1886. De la science du style à l'alphabet des formes industrielles
Gottfried Semper : Science, Industrie et Art
- Au lecteur allemand
- Chapitres I - VII
Annexes
- Emile Reiber : Un incunable de la réorganisation des industries d'art. Présentation de Science, Industrie et Art, 1886
- Plan de la traduction française de 1886
- Emile Reiber : Postface, 1887
AUTEURS :
Gottfried Semper (1803-1879), architecte allemand, est aujourd'hui considéré comme l'un des théoriciens de l'architecture les plus importants du XIXe siècle, aux côtés de ses contemporains Eugène Emmanuel Viollet-le-Duc ou John Ruskin. Entre histoire de l'architecture et anthropologie de l'art, les écrits de Semper ont été déterminants pour le développement d'une réflexion moderne sur l'ornement et sur les arts appliqués, pour la compréhension de la notion de style ou encore pour l'émergence des hypothèses constructives du XXe siècle.
Estelle Thibault enseigne le projet architectural et l'histoire des théories à l'École nationale supérieure d'architecture de Paris-Belleville. Ses recherches portent sur les relations entre théories architecturales et sciences de l'esthétique. Elle a notamment publié La géométrie des émotions. Les esthétiques scientifiques de l'architecture en France 1860-1950 (2010).