" Ma machine à écrire était posée sur une caisse. Je m'asseyais à même le sol, jambes écartées, serrant la caisse entre mes cuisses. Je ne voyais plus que le clavier, mes doigts et ces phrases qui, alignées, régulières, me semblaient dictées par une voix qui naissait dans ma poitrine et emplissait ma bouche d'une salive âcre. Ces mots, collés l'un à l'autre, allaient devenir des essais, des livres. Je le savais, je le voulais, c'était ça mon vrai destin.
Ma "première vie' n'était qu'une apparence. Un jour, je n'aurais plus à donner le change, à apprendre à faire fonctionner une fraiseuse, à ajuster une queue d'aronde, à subir les sarcasmes d'un professeur d'atelier qui m'accusait de n'être qu'un "bon à rien'.
Je serais libre. "
MAX GALLO
" C'est beau, c'est fort, c'est déchirant. Ces Mémoires de Max Gallo sont sans doute son plus beau livre. "
Nice-Matin