Jean Kahn-Dessertenne, enseignant et philosophe, se donne la mort à cinquante-quatre ans le 17 avril 1970 en se jetant d’un train. Il laisse une lettre à son fils Axel, qu’il dit « capable de faire durement les choses nécessaires », avant une injonction finale qui changera la vie d’Axel : « Sois raisonnable et humain ! ».
Quarante-sept ans après, ce dernier obéit à l’injonction paternelle, durement, en donnant la parole à son père. Dans les instants qui précèdent le saut mortel, la vie de Jean défile à vive allure : ses engagements politiques, ses tumultueuses relations aux femmes, son souci de sa relation à ses fils, son itinéraire intellectuel. Sont ainsi évoqués en toile de fond l’essentiel de l’histoire de la France au XXe siècle, la place qu’y prirent la bourgeoisie, le communisme et de Gaulle, les crises et ébranlements de tous ordres, économiques, guerriers, littéraires et personnels. Le sourire et la dérision ne disparaissent pas toujours à l’heure de mourir, Jean en témoigne. Cependant, Axel Kahn a surtout écrit là un récit vibrant et déchirant.
Un livre bouleversant d’amour, de gratitude et d’admiration où la rancune n’a pas de place. Marine de Tilly, Le Point.
Postface de Jean-François Kahn.