« Ma grand-mère habitait en bout de piste à Orly, elle était dame pipi à Orly où je passais mes vacances quand j’étais gamin. Dans les chiottes d’Orly – j’adorais ça : " Départ à destination de Rio de Janeiro… " Putain, ils s’en vont à Rio ! Et je courais voir. Je voyais toutes les villes du monde défiler : Saigon, Addis-Abeba, Buenos Aires… Moi, j’étais dans les chiottes. Elle, elle nettoyait les chiottes, elle travaillait pour une boîte qui s’appelait L’Alsacienne. Ma grand-mère se rasait, j’étais toujours fasciné. Elle avait un Gillette double lame et elle se rasait. Quand je l’embrassais, je lui disais : "Tu piques encore, Mémé ! — Je me raserai demain, t’en fais pas…" »
Une vie de funambule courant au-dessus de ses précipices intimes. Le portrait d’un joueur qui ne triche pas. Christophe Ono-Dit-Biot, Le Point.
Un livre de souvenirs si crus qu’il en est bouleversant. Catherine Schwaab, Paris Match.