« Sur le flanc gonflé du bouton encore dur, il y avait un trou, de la taille d'une piqûre d’aiguille. Celui-ci perforait les pétales rouges qui se superposaient épaisseur après épaisseur, cavité blanche, minuscule et profonde, traversant la fleur jusqu’au pistil. C’était bien sûr le travail d’un insecte. Il fronça les sourcils d’un air dégoûté et regarda d’autant plus attentivement le bouton. »
Quittant la ville, un homme tente de s’installer à la campagne pour retrouver la paix intérieure. Mais très vite, tout autour de lui se fait menaçant : les paysans, roublards ou jaloux, la nature elle-même, quand il se met à pleuvoir sans discontinuer. Bientôt des hallucinations s’emparent de son esprit.
Satô Haruo (1892-1964) est un des très grands auteurs de la littérature japonaise du XXe siècle, encore inconnu en France. Mornes saisons est son chef d’œuvre le plus célèbre.
Récits traduits et présentés par Vincent Portier, professeur agrégé de japonais à l’université Paris I Panthéon-Sorbonne.