Les deux pièces de ce recueil font s'entrelacer l'amour et la famille, entre dystopie futuriste et quotidien très réaliste. Chez Kelly, les relations familiales suffocantes sont symptomatiques d'un monde au bord de l'effondrement.
Dans Together, un couple se retrouve confiné avec son enfant. L'explosion est proche. Dans cette cohabitation forcée en temps de pandémie, chacun met à l'épreuve son passé, sa vision du couple et de la famille, ses perspectives de vie. Avec un goût prononcé pour la satire sociale, sans jamais sombrer dans la caricature, Kelly raconte cette frontière humaine toujours ténue entre l'amour et la haine...
En écho inversé à la cellule familiale implosive de Together, le deuil envahit le cercle familial de La Regression, à la naissance d'Aube. Au terme d'une grossesse assistée par de multiples interventions scientifiques, Cath perd la vie après l'accouchement. Ivre de chagrin, le père s'interroge : pourquoi ne pourrait-on pas arrêter la marche de l'histoire, faire marche arrière et désapprendre ? Ce qui n'était au départ qu'un cri du cœur va se transformer, au fil de cinq générations, en un mouvement radical, nommé Régression, dont le but sera l'éradication pure et simple d'un monde trop évolué et ses artefacts scientifiques et technologiques, au profit d'un retour à l'état de nature. La dystopie de Kelly nous interpelle : dans quelle mesure une telle régression pourrait-elle rectifier les errances humaines ?
Que serait alors l'amour ?