Les circonstances amènent Hedda Gabler à nouveau face à l’homme qu’elle a aimé quelques années auparavant. Tout son passé resurgit. Blessée, elle choisit de se venger de son ancien amant. Elle subtilise et détruit le manuscrit qu’il a oublié chez elle. De désespoir, cet homme se suicide car, pour lui, ce livre était l’œuvre de sa vie. Hedda prend alors conscience qu’elle n’est pas parvenue à oublier cet amour qu’elle avait pourtant réussi à enfouir jusque-là au plus profond d’elle-même. Elle s’en veut désormais de ce qu’elle a fait, de son mariage médiocre, de la vie inintéressante à laquelle elle s’est elle-même condamnée.
Hedda Gabler est plus qu’un personnage, c’est la figure emblématique d’un romantisme devenu impossible, la métaphore d’une époque désormais révolue. Elle est l’un des grands personnages féminins du théâtre européen, au même titre qu’Antigone ou Andromaque.
Dans son introduction, Michel Meyer situe la place qu’occupe cette pièce dans l’ensemble de l’œuvre d’Ibsen et montre en quoi le grand dramaturge norvégien a opéré une véritable révolution théâtrale, la plus importante sans doute depuis Shakespeare, comme l’a si bien dit Pirandello.