" Parce que les témoignages des tortionnaires et des meurtriers font défaut,
le récit de Victoria Donda est essentiel. Courageux, responsable, honnête,
assurément déchirant et éclairant, il est avant tout nécessaire. " Alberto Manguel
" Durant les années noires de la dictature argentine (1976-1983), les militaires supplicièrent, réduisirent en esclavage et assassinèrent des dizaines de milliers de citoyens, hommes et femmes, de tous âges et de toutes conditions sociales. Dans les prisons, des centaines de bébés furent enlevés à leur mère et vendus ou donnés à des sympathisants du régime. L'un de ces nourrissons s'appelait Victoria Donda. "
C'est à vingt-sept ans, grâce au travail remarquable de deux associations (Les Grands-mères de la Plaza de Mayo et HIJOS), que Victoria découvre qu'elle est la fille de disparus. À l'époque, elle s'appelle encore Analia, et ne sait rien des circonstances qui ont entouré sa naissance à l'ESMA, un centre de détention clandestin. Son oncle même, officier naval, a participé à l'arrestation et à l'assassinat de ses parents ? de jeunes militants d'extrême gauche ?, puis l'a placée dans une famille de militaires, sous un faux nom...
Après avoir vécu tant d'années dans le mensonge, Victoria doit reconstruire entièrement son histoire et son identité. Grâce à son engagement politique inébranlable, une force de vie exceptionnelle, elle parvient à renouer avec les parents qu'elle n'a jamais pu connaître, et avec la part d'elle-même qu'on lui a volée : sa quête la conduit à poursuivre le même idéal de justice et de vérité, à travailler au ministère du Développement social, à combattre pour la défense des droits de l'homme, et à se faire élire députée en 2007. Un parcours hors du commun, et un témoignage bouleversant sur le destin des enfants de disparus.