Ce livre est le compte rendu du 61ème congrès de chirurgie de la main de la SFCM présidé par Laurent OBERT, le thème principal est l'erreur en chirurgie de la main. 
Depuis plus de 10 ans nous travaillons sur la performance en chirurgie, et cela nous renvoie inévitablement à nos jours « avec » ou nos jours « sans » ; car la réussite du geste ne signifie pas la réussite de l’acte et la réussite pour le patient. 
Comme notre principal système d’apprentissage est basé sur l’alternance « essai -erreur » et que nos prises de décision reposent avant tout sur le système intuitif, de nombreux biais nous compliquent la tâche pour choisir la bonne décision. Car quand nous choisissons une option, quand nous décidons, nous devrions savoir qu’il y a la « bonne raison » et la « vraie raison ». 
Mais si décider en milieu incertain a été bien étudié dans le monde économique, nous ne voyons pas encore son implication dans des milieux où la décision impacte l’humain, le monde juridique, le monde médical, l’enseignement et bien d’autres.
Aussi grâce à des personnalités prestigieuses qui travaillent de longue date sur l’erreur et l’incertitude le congrès 2025 sera consacré à cette problématique et sa gestion que nous n’avons pas appris à contrôler. 
Extrait de la Préface
Choisir son traitement, c’est choisir ses complications …
En chirurgie, plus qu’ailleurs et en chirurgie fonctionnelle comme l’est la chirurgie de la main, cette parabole doit raisonner dans l’esprit de tout opérateur.
Le chirurgien de la main pose une indication chirurgicale grâce à trois questions bien connues, y a t’il quelque chose « à opérer et pour opérer » ? Y a-t-il quelqu’un « à et pour opérer » ? Et est-ce le bon moment pour faire cette opération … pour le soigné et le soignant ?
Réussir le geste technique ne signifie pas, loin sans faut, réussir l’acte chirurgical dans sa globalité.
Et il faut savoir ranger notre patient dans une des trois cases suivantes : je suis sûr de l’améliorer, je suis sûr de l’aggraver, je ne sais pas. Ainsi donc choisir une option pour le patient répond à des principes que Richard Thaler a évoqués et bien décrit dans un autre domaine qui était le sien, l’économie : c’est l’architecture du choix ; ce meilleur traitement va se faire par le chirurgien pour l’une des deux principales raisons pour laquelle on fait un choix : la bonne raison (la plus juste pour ce patient) ou la vraie raison (l’option la plus simple et la plus « économique » mais pas forcément la meilleure). Les deux raisons peuvent coïncider … mais pas toujours !
Cette dynamique du choix obéit donc à des lois et il n’est pas possible de s’engager dans cette dynamique (choisir la meilleure indication chirurgicale et réaliser le meilleur traitement) sans connaître les erreurs possibles et les pièges ; comme le rappelle Isabelle Simonetto « la question n’est pas de savoir si l’on fera des erreurs mais quand ?».
L’ensemble des amis et collègues qui ont accepté d’écrire un petit morceau de ce livre sont tous des experts et l’effort qu’ils ont fait, le temps qu’ils ont passé et l’énergie qu’ils ont pu mettre à construire un chapitre original « comment rater telle ou telle opération ? » est bien la preuve qu’ils maîtrisent leur sujet et qu’ils et elles ont passé ce cap pédagogique pour notre plus grand plaisir. C’est la première fois qu’un livre parle des erreurs à ne pas commettre aussi ouvertement. J’espère qu’il sera suivi par un grand nombre d’autres documents de ce type pour le bien de nos patients et le bien-être des chirurgiens. En effet, quand on sait que le bien-être découle de la « maîtrise », de « l’autonomie » et de la sensation de « travailler pour plus grand que soi », on comprend que la maîtrise d’une indication et d’une technique, permet d’éviter les pièges. Ce bien-être ressenti par le chirurgien après avoir passé l’obstacle est bien connu : c’est l’expérience autothélique (rentrer dans la zone, « le flow ») que permet de vivre la chirurgie, et notamment la chirurgie de la main et du membre supérieur.