Jeune économiste, engagée en politique, Gabrielle Siry fait un constat alarmant : les violences faites aux femmes existent en politique comme dans toute la société ; mais n'est-ce pas pourtant le lieu de l'exemplarité ?Bercy, 2015. Gabrielle Siry-Houari entre au ministère de l'Économie et des Finances comme conseillère au secrétariat d'État au numérique et à l'innovation. Elle découvre ce " paquebot " unique en son genre : son austère architecture, son ballet de courtisans, ses expressions dans l'anglais des affaires et enfin sa face cachée : le sexisme ordinaire. Dans ce journal de bord en politique, vivant et révoltant, la jeune économiste dépeint un climat délétère, bien loin de l'exemplarité que nous serions en droit d'attendre au sommet de l'État. Elle décrit un " patriarcat libéral " qui permet à des hommes installés de conserver les leviers des pouvoirs économique, politique et médiatique.
" L'élection d'Emmanuel Macron, promettant de grandes avancées en matière d'égalité femmes-hommes, a été un leurre. Dans ses réformes comme dans son imaginaire fait de financiarisation de l'économie et de start-up nation, le macronisme n'a fait que renforcer un système défavorable aux femmes et perpétuer des représentations en leur défaveur. Quand le politique renonce à réguler les excès du capitalisme, s'ouvre aux vents des lobbys privés et cède aux sirènes de la dérégulation, ce sont les moins privilégiés qui en subissent les conséquences, et en premier lieu, les femmes. Le féminisme, loin d'être particulariste, revitalise la lutte pour la justice sociale. "