Son domaine, c'était l'écriture, il en inventa d'ailleurs une : à la fois peinture et poésie. Mais il fut aussi ministre du roi, inspecteur royal secret, directeur de la grande université confucéenne, jusqu'à ce jour de 1840 où il est envoyé en exil sur l'île de Jeju.
Tout fascine dans la vie de Kim Jeong-hui : sa pensée, son art, la façon dont il sait lier action et contemplation, sa sérénité absolue atteinte au travers d'une vie déchirée.
« C'est tout cela, écrit Christine Jordis, qui m'a décidée à entamer ce voyage intérieur et à enquêter sur l'art et la sagesse de celui qui est considéré comme le plus grand calligraphe de son époque. Qu'il ait vécu en un temps si lointain, en une partie du monde si éloignée de la nôtre, ne me fut pas un obstacle. Bien au contraire. Les valeurs auxquelles il adhérait dans la Corée confucéenne - écoute de l'autre, sens des responsabilités -, pourraient bien s'imposer comme un contrepoids nécessaire à la brutalité d'une époque, la nôtre, qui a perdu ses repères. »