L’héroïne de ce livre est une Indiana Jones au féminin, une paléontologue franco-brésilienne de renommée internationale : Niède Guidon. À 77 ans, elle se bat pour que l’œuvre de sa vie lui survive : le parc de la Serra da Capivara, au nord-est du Brésil, qui comprend un millier de grottes ornées abritant parmi les plus anciennes traces picturales de l’humanité.
Tout commence en 1973, quand Niède Guidon et une équipe d’archéologues découvrent dans cette région sauvage et reculée du Brésil des vestiges attestant une présence humaine. Au fil des ans, le parc révèle ses trésors et les datations se précisent, atteignant au moins 60 000 ans avant notre ère. Une révolution scientifique, car elles contredisent les thèses jusqu’alors en vogue, selon lesquelles l’Amérique a été uniquement peuplée il y a 12 000 ans par des hommes venus par le détroit de Béring. Un choc esthétique aussi, car ces peintures offrent des scènes d’une vitalité bouleversante.
Classé au patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco en 1991, ce parc national de 130 000 hectares est aujourd’hui en proie à la convoitise des chasseurs et des propriétaires terriens voisins, qui tentent de détruire les fresques par tous les moyens. Niède Guidon, régulièrement menacée de mort, défend armes à la main ces traces uniques de nos lointains aïeux.
Elizabeth Drévillon, qui a consacré à Niède Guidon un documentaire diffusé en 2008 sur France 5, raconte le destin de cette pasionaria de la préhistoire haute en couleur et offre une plongée fascinante dans le Brésil contemporain.
Grand reporter, auteur de documentaires primés et rédactrice en chef chez Sunset Presse, Elizabeth Drévillon est aussi l’auteur de Professeur Leca, chirurgien du cœur (Anne Carrière, 2003).