Il est communément acquis que la confiance est la vertu élémentaire de toute vie sociale : sans confiance, les conduites de nos semblables seraient imprévisibles et dangereuses, alors qu'elle permet d'anticiper leurs actions et réactions. Mais l'établissement de la confiance repose sur des dispositifs culturels, institutionnels, sociaux et, souvent, imaginaires et religieux. Or, force est de reconnaître que nos sociétés contemporaines sont perturbées par des crises de confiance aux manifestations très diverses : mise en cause des élites politiques, du savoir scientifique et de l'expertise, succès des théories du complot, etc. Dans le même temps, ces crises n'empêchent pas la construction d'autres modalités de la confiance. S'il importe donc d'analyser la manière dont elle est affaiblie, voire détruite, il faut aussi saisir la production continue de la confiance sous des formes nouvelles.
Tel est l'objet de cet ouvrage collectif, qui réunit des contributions originales de chercheurs mobilisant nombre de disciplines des sciences humaines et sociales : histoire, anthropologie, psychologie, économie, sociologie, sciences politiques, sciences de la communication... Ces approches plurielles contribuent à éclairer un thème qui embrasse la totalité de la vie des sociétés et peut se décliner en de multiples questions et objets.