Les sites et les applications de rencontre ont été souvent commentés mais restent peu étudiés. Cette enquête extensive auprès des usagers, comme des concepteurs de ces nouveaux modes de rencontre, bouscule la vision qu'on se fait de l'amour, du sexe, du couple, de la séparation, de la cristallisation sans lendemain ou du coup de foudre appelé à durer.
Dans l'univers des sites et applications de rencontres, les industriels et les concepteurs se taisent ; une poignée d'usagers tous semblables parlent dans des articles de presse tous similaires, et les commentateurs proclament la dégradation morale ou la captation marchande de l'amour et de la sexualité.
Indéniablement, les sites et les applications changent les scénarios amoureux et sexuels. Mais l'explication ne se trouve pas dans l'émergence d'attitudes radicalement nouvelles en matière de sexualité, dans une désinhibition numérique ou un capitalisme émotionnel. Elle réside davantage dans un bouleversement du cadre de la rencontre.
Si les caractéristiques les plus spectaculaires de ces infrastructures numériques – dont la masse des inscrits, la mise en scène de soi et les modalités de choix – modifient la conception que l'on se fait de l'amour au XXIe siècle, le vrai bouleversement réside dans le fait que les rencontres se déroulent désormais en dehors, et souvent à l'insu, des cercles de sociabilité habituels.
À partir de données inédites et à travers une enquête extensive, auprès des usagers mais aussi du côté des sites et de ceux qui développent ces " nouvelles lois de l'amour ", Marie Bergström bouscule la vision qu'on se fait du sexe, du célibat, du couple, de l'endogamie sociale, de la séparation, du coup d'un soir, de la cristallisation sans lendemain ou du coup de foudre appelé à durer...