Les diplomates communiquent depuis toujours, mais aujourd'hui, ils ne sont plus en situation de monopole. Leurs messages sont en concurrence avec beaucoup d'autres, et le champ diplomatique est désormais investi par de multiples acteurs : médias, ONG, multinationales, musées, etc.
Les diplomates communiquent depuis toujours, mais aujourd'hui, ils ne sont plus en situation de monopole. Leurs messages sont en concurrence avec beaucoup d'autres, et le champ diplomatique est désormais investi par de multiples acteurs : médias, ONG, multinationales, musées, etc.
Avec la mondialisation et l'émergence des sociétés civiles, la diplomatie doit donc réexaminer son rapport à la communication, entendre et prendre en compte ces voix diplomatiques non officielles.
Les diplomates régaliens – professionnels de la représentation et de la négociation internationale – développent depuis au moins deux décennies des compétences de " communicants ", ayant à gérer l'image du pays qu'ils représentent dans un contexte informationnel souvent impossible à anticiper.
Communiquer, la plupart de temps, c'est négocier pour arriver à cohabiter pacifiquement sans être pour autant en accord...
Mais curieusement, comme la plupart des professions, ils sous-estiment la complexité de la communication et la caricaturent, oubliant qu'elle est au coeur de la diplomatie. Les diplomates sont confrontés à un nombre incalculable d'informations parmi lesquelles ils doivent faire un tri, et en être parfois les acteurs. Tout a changé dans les rapports entre information, communication et diplomatie, à un moment où la " transparence du monde " et ses dangers requièrent au contraire une valorisation des multiples formes de la communication diplomatique. D'autant que les récepteurs sont de plus en plus critiques et surinformés.
Pour la première fois, la revue Hermès consacre un numéro à cette communication diplomatique, avec l'ambition d'analyser ses évolutions et ses contradictions. Que reste-til du monopole des diplomaties étatiques d'hier ? Quelles sont les conséquences de la double extension des acteurs et des domaines qui s'est produite en cinquante ans ? Comment gérer les flux incessants de l'information et de la communication ? La performance des communications techniques peut-elle réduire ces contradictions ou au contraire accroître le rôle et la légitimité des diplomaties régaliennes ?