Attention, livre important pour celles et ceux qui questionnent l'incapacité des politiques et des experts à répondre aux défis de notre époque troublée. Et qui s'interrogent sur la façon dont les citoyens et citoyennes peuvent construire des alternatives. Ce questionnement est en effet à l'origine, dans les États-Unis d'après-guerre, du concept d'empowerment, désignant le " pouvoir d'agir " des individus et des collectifs. Ce concept a connu depuis un succès planétaire dans le monde anglophone. Mais il n'a percé que plus récemment dans les autres espaces culturels, dans les milieux du travail social comme dans la littérature du management. D'où l'utilité de ce livre qui synthétise la foisonnante littérature anglophone sur la notion d'empowerment. Il retrace sa genèse, l'histoire de ses multiples variantes et celle des pratiques sociales qu'elles ont nourries.
Des mouvements féministes du Nord et du Sud jusqu'aux programmes de la Banque mondiale et de l'ONU, la notion est utilisée aussi bien dans une perspective radicale d'émancipation que pour conforter les visions néolibérales ou sociales-libérales. Défendant résolument sa version émancipatrice, les autrices en expliquent les limites, mais aussi l'importance afin d'éclairer les débats contemporains sur la démocratie.