Quels sont les déterminants du développement si singulier de la consommation de drogues à la fin du XIXe siècle, puis à sa massification dans les années 1960 ? Comment comprendre leurs usagers, leur classement arbitraire, les catégories sociales et politiques qu'elles engendrent ?
La consommation de substances psychoactives, réputées engendrer la toxicomanie, classées comme " stupéfiants " par le droit, est un fait social établi : l'usage de ce que l'on nomme communément les drogues (héroïne, cocaïne, etc.) s'est développé en Occident au XIXe siècle pour s'y diffuser massivement à partir des années 1950. Cette pratique sociale courante demeure le plus souvent récréative et occasionnelle, mais un certain nombre de consommateurs en font un usage régulier, parfois compulsif. Quels sont les déterminants de la massification récente de la consommation de drogues ? Comment comprendre le comportement d'un individu continuant une pratique dont il voudrait, souvent, pouvoir se défaire ? Quels sont les processus sociaux et politiques qui ont présidé au classement de certaines substances en stupéfiants ? C'est à ces interrogations essentielles que la sociologie tente de répondre, pour finalement se forger un entendement singulier des questions de drogues et de toxicomanie.