Les origines du Paragone – ou Parallèle des arts – remontent aux conceptions et théories médiévales qui, subordonnant l'art à la théologie, le maintenaient dans la dépendance de l'Église. Dès le XIVe siècle et surtout au XVe siècle, une prise de conscience nouvelle, récusant l'antique classification des arts en Arts libéraux d'une part et Arts mécaniques de l'autre, apparaît. Désormais, peinture et sculpture deviennent les moyens de représentation du monde extérieur en fonction de principes rationnels et scientifiques.
Leon Battista Alberti et Léonard de Vinci, plus que tout autre (Pétrarque, Cennini, Boccace ou Ghiberti), collaborèrent avec leurs moyens propres à ce combat dont l'enjeu était aussi le statut de l'artiste dans la société. L'un et l'autre s'appuient sur les mathématiques et sur une conception rationnelle et scientifique du monde où l'artiste peut imiter la Nature, mais aussi l'amender, au nom d'un concept impératif : celui de la Beauté.
C'est l'histoire de ce combat pour une reconnaissance des Beaux-Arts qui rend à l'artiste et à son oeuvre noblesse et dignité que retracent les textes choisis et traduits ici.