Que restera-t-il du roman de la seconde moitié du XXe siècle ?
Pour ne pas l'enfermer dans les références scolaires en perte d'autorité – existentialisme plus ou moins engagé, Nouveau Roman et autres subversions narratives, littérature autobiographiques ou autofictionnelles –, ces Chemins buissonniers du roman parcourent l'histoire romanesque des années 1950 à nos jours selon un itinéraire de curiosité : de quelques auteurs méconnus, voire oubliés, aux sous-genres (policier, érotique, fantastique, science-fiction) méprisés par l'Institution en passant par les non conformistes milieu et fin de siècle. C'est, en quelque sorte, une proposition pour une bibliothèque à l'usage de l'honnête homme / de l'honnête femme de notre temps.
Ces chemins sont balisés par des entretiens avec trois écrivains de trois générations différentes : Michel Déon, le dernier des Hussards, représente la génération d'après-guerre ; Denis Tillinac est devenu majeur en mai 1968, mais il n'a pas aimé cette fête ; Benoît Duteurtre est l'enfant d'« après l'histoire » – comme disait son ami Muray –, l'historien de nos dérives contemporaines.