En un peu plus d'une décennie, le consensus culturel, c'est-à-dire la collusion attestée de l'art avec le système économique, politique et technicien qui « gère » la production industrielle des biens culturels, semble avoir mis définitivement un terme aux prétentions « subversives », « engagées », « impliquées » ou simplement « polémiques » de ceux que l'on persiste à nommer « artistes ».
Le pouvoir de l'art, revendiqué maintes fois au cours de l'histoire, en particulier par les mouvements d'avant-garde du siècle dernier, est devenu aujourd'hui le pouvoir de ceux qui administrent l'art et assurent sa promotion, sa diffusion et sa critique sur les plans économique et institutionnel.
En d'autres termes, le pouvoir de l'art tend à se confondre – et il ne s'agit pas ici d'une simple et gratuite antimétabole – avec l'art du pouvoir.
Marc Jimenez