On doit à l'historien d'art allemand Aby Moritz Warburg (1866-1929), père incontesté de l'iconologie, d'avoir élaboré les fondements de l'iconographie, méthode d'analyse approfondie des œuvres d'art et des images, dont s'inspirera notamment Erwin -Panofsky. Mais ce n'est pas tant le créateur d'une nouvelle science humaine qui intéresse Karl Sierek que l'homme lui-même, « voyageur infatigable,
observateur des rites amérindiens » pour qui les images ne furent pas de simples reflets ou écrans d'une quelconque réalité, mais des « champs de forces ».
Karl Sierek retient la leçon du maître. Il transpose les intuitions et les thèses de Warburg à l'époque contemporaine pour tenter de comprendre les « nouveaux genres d'images » auxquels nous sommes
confrontés et surtout pour tenter de mesurer leur impact sur notre perception de la réalité.
Une idée-force se dégage : les images (picturales, photographiques, cinématographiques, vidéographiques et numériques) – ne sont pas de simples supports offerts passivement à notre vision ou à notre contemplation. Véritables médiateurs culturels, elles sont « vivantes », dynamiques et contribuent à donner forme, sens et existence au monde qui nous entoure.