La photographie du corps n'est pas neutre : elle est souvent liée à une politique qui, parce qu'elle a ses propres objectifs, l'exploite au point de faire des corps humains des corps politiques.
La photographie n'est pas seulement une aventure individuelle, privée et intime, mais relève aussi d'une pratique politique, publique et extime. C'est ce qui se joue dans les usages de la photographie (contemporaine) sans-art et de la photographie dans l'art (contemporain), dans leurs productions/créations, médiatisations/donations, communications/expositions et consommations/réceptions.
Les photos d'Abou Ghraib en Irak (diffusion) ou l'absence de photos de corps du 11 septembre 2001 (censure) sont exemplaires de cet usage politique ambivalent de la photographie des corps.
En explorant et en exploitant la photographie et ses dispositifs, les artistes et les politiques (contemporains) travaillent – mais de façon radicalement différente – ces problèmes et ces tensions : les premiers proposent des méditations et des questionnements essentiels sur les corps politiques et (car) photographiques ; les seconds déshumanisent les corps et les hommes.