L'œuvre de Hans Christian Andersen vaut surtout, traditionnellement, par des contes qui ont fait la réputation de leur auteur à qui ils ont assuré une place au sein de ce que Gœthe appelait la « Weltliteratur ».
Cette image tronquée et superficielle a été radicalement modifiée au Danemark depuis longtemps déjà. Les travaux récemment parus en France, notamment les éditions procurées par Régis Boyer et Marc Auchet, font une large place à ces changements de perspective. Dans son pays natal on sait mieux aujourd'hui qu'Andersen, dont les écrits sont abordés aussi en fonction des genres qu'il a illustrés (le théâtre, le roman...), ne fut ni un auteur reclus, ni un narrateur naïf.
Les études réunies dans ce volume par Marc Auchet et Jean-Marie Valentin émanent des meilleurs spécialistes enseignant en Europe et aux États-Unis.
Elles abordent des questions aussi importantes que celles de la poétique, du traitement du temps, des rapports à la philosophie. Elles font voir un écrivain informé de la vie littéraire et des grands débats esthétiques de son siècle.
L'inlassable voyageur que fut également Andersen n'a de plus cessé de s'ouvrir aux mouvements européens et de se confronter dans le conte La Dryade de façon exemplaire au problème par excellence de la modernité en littérature : la vie dans la grande ville.